La ripisylve, qu'est ce que c'est ?
Quézaco ?
La ripisylve peut être défini comme étant « l'ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d'un cours d'eau ». Nous pouvons citer quelques essences ligneuses que nous retrouverons souvent à l’échelle du Syndicat Mixte des Six Rivières au sein de la ripisylve :
- Saule sp.(Salix sp.)
- Aubépine sp. (Crataegus sp.)
- Noisetier commun (Corylus avellana)
- Aulne glutineux (Alnus glutinosa)
- Eglantier commun (Rosa canina)
- Sureau noir (Sambucus nigra)
Le Frêne commun (Fraxinus excelsior) est lui aussi omniprésent au sein de la ripisylve mais subit la Chalarose du frêne (Chalra fraxinea) qui est un champignon virulent et mortel pour les frênes. Cela pourra mener à une perte de la représentation de cette espèce au fil du temps.
Toutefois, bien que la définition semble simple, son rôle est beaucoup plus complexe !
Pourquoi faire ?
Nous ne reviendrons pas sur les rôles essentiels que ces corridors de formations végétales exercent, seuls les rôles et les services écosystémiques spécifiques fortement liés à la ripisylve seront développés. Listons-les pour mieux les comprendre :
- L’épuration : Par son système racinaire, la ripisylve peut capter des polluants présents dans l’eau. Elle joue donc un rôle épurateur qui assure la bonne qualité biochimique de l’eau.
- L’ombrage : Nous parlons souvent des îlots de fraicheur en ville créés par les arbres. Le même effet existe avec la protection de la ripisylve sur les cours d’eau. En effet, l’ombre mêlée à la transpiration produite lors de la photosynthèse permet de rafraichir l’air mais aussi de porter une couverture thermique au cours d’eau. La température fraiche constante de l’eau assure un bon développement à la vie présente dans le cours d’eau. Un ombrage important limite également l’évaporation des eaux durant les fortes chaleurs.
- Les habitats : En plus de créer des habitats dans sa partie aérienne, le système racinaire sur la rive du cours d’eau permet de créer des caches et des supports de vie essentiels au bon développement de la faune dans les cours d’eau. Une fois mort, les gros bois de la ripisylve vont dans le lit mineur et permettent de créer de nouveaux habitats et de diversifier et complexifier le milieu (formation d’embâcles). C’est un atout car plus il y aura de type d’écoulement (lent, rapide, …) , de variations de largeurs d’écoulement, de profondeurs et de vitesses variées, plus la faune et la flore trouveront des habitats différents qui leurs sont inféodés.
- L’apport trophique : C’est en effet le premier producteur de nourriture sur les petits cours d’eau. L’apport de matière organique peut être sous forme de particules qui vont se déposer et composer le substrat du cours d’eau avec le matelas alluvial. Ensuite, par dégradation, la matière organique est dissoute et devient une composante essentielle pour l’équilibre chimique de l’eau.
- L’érosion : Bien que ce soit un phénomène naturel l’érosion peut toutefois être problématique si elle devient trop prégnante, notamment dans un contexte urbain. La ripisylve est justement une alliée hors-pair pour l’éviter. Elle stabilise les berges et permet un maintien de celles-ci grâce au système racinaire profond et de surface qui évite d’accentuer ce phénomène. Une technique de restauration de berges consiste d’ailleurs à replanter des arbres ayant un système racinaire important afin d’éviter que les berges se dégradent.
Et moi, que puis-je faire ?
Je suis habitant riverain d’un cours d’eau (cela fonctionne aussi avec un plan d’eau) :
La non-gestion contrôlée est une solution idéale. Entre économie d’argent, de temps et gain de qualité pour le cours d’eau et la biodiversité connexe à ces milieux, tout y est pour améliorer la fonctionnalité naturelle de la ripisylve !
Ce principe réside dans le respect du développement autonome et naturel de la ripisylve.
Rien ne sert de substituer ou de gérer tant qu’on assure la sécurité ! Les arbres menaçant de tomber et causer des dégâts doivent être taillés ou coupés, nonobstant, une fois que cela est fait, le seul travail est de surveiller à quel point la nature se débrouille bien seule.
Il est important de rappeler que selon le Code de l’environnement, l’entretien des berges doit être effectuer par le propriétaire riverain du cours d’eau.
N'oubliez pas de laisser les bois morts, ils constituent des habitats et des lieux de nourrissage privilégiés pour la faune et les champignons.
Si vous êtes face à des amoncellements de bois morts dans la rivière (embâcles), tant que ceux-là respectent la clé de détermination du « Guide d’entretien des embâcles » présente sur notre site internet, vous pouvez les laisser car ils sont indispensables au bon fonctionnement du cours d’eau.
Je ne suis pas habitant riverain d’un cours d’eau (cela fonctionne aussi avec un plan d’eau) :
Des actions à réaliser existent aussi dans ce cas de figure. En effet, afin de préserver, il faut d’abord connaître les enjeux présents. C’est pourquoi, à travers des associations locales ou des démarches personnelles d’inventaires de la faune et de la flore (il est possible de transmettre vos données sur le site de « Faune Champagne-Ardenne » ou encore sur l’« INPN ») présente dans la ripisylve, il est possible de mobiliser des leviers de préservation.
Parmi ces leviers, plus l’échelle est locale, plus l’impact sera fort. Il est possible de s’adresser aux élus ou de transmettre au Syndicat de Rivières vos trouvailles afin qu’ils puissent exploiter cette donnée. Plus la donnée est dense, plus un projet à de chances de voir le jour.
L’exemple qui pourrait découler de ce travail serait par exemple une extension d’un périmètre de protection Natura 2000 qui vise à préserver les espèces et les habitats menacés.